A drink or two with a friend - Ft. Alaric

Adrian & Alaric

A drink or two with a friend

Les journées se suivent et se ressemblent. Comme toujours, les mutants sont toujours autant stigmatisés, craints et détestés. Alaric est tellement habitué à l'intolérance, qu'il affronte depuis qu'il est adolescent, que les insultes et les remarques ne l'atteignent presque plus. Oh, évidemment, c'est toujours difficile de se sentir inférieur et d'être rejeté par la quasi totalité de la population terrestre. Parfois, le psychologue craque, à force d'entendre les autres dire qu'il n'est qu'un monstre qui ne mérite pas d'exister. Malheureusement, le monde a toujours été ainsi. La différence fait peur. Il y a eu les catholiques, puis les sorcières, les homosexuels et enfin, les mutants. Quand on est mutant et fier de l'être, et qu'on aime les hommes, les choses se compliquent rapidement. On est encore plus détesté, si c'est possible.

Cependant, Alaric essaie de garder la tête haute, qu'importe les critiques, qu'importe les insultes, et qu'importe les remarques déplacées. Il le doit à tous ces jeunes qui vivent ce qu'il a vécu à l'époque. Pour eux, il est prêt à tout encaisser, si cela leur permet de s'armer pour affronter cette vie merdique dans laquelle on les a plongé bien malgré eux. Pour tous ces gamins en manque de repère, ces gosses qui en savent plus vers qui se tourner... Alaric n'a qu'une chose à leur dire. Vous n'êtes pas seuls. Je suis là. Je serais toujours là. Vous ne risquez rien. Vivez. Aimez qui vous voulez. Vous n'êtes pas des monstres. Vous êtes la définition même du mot miracle. Une lueur d'espoir dans un océan de conneries. Mais comme tout le monde, Alaric a besoin de respirer, parfois. De s'évader de toute cette douleur et de tout ce mal-être. Profiter de sa vie, sans penser à celle des autres. C'est pour cela qu'il ne refuse jamais les invitations de son meilleur ami. Adrian a toujours été là pour lui rappeler ce que l'amitié signifie vraiment. Près de lui, Alaric en oublie presque les problèmes des autres.

Le psychologue est installé au comptoir d'un bar situé non loin de l'institut. Un petit établissement chaleureux, leur refuge quand ils ont besoin de décompresser. Habillé de son plus beau costard, Alaric patiente en sirotant une petite coupe de champagne hors de prix. Quitte à profiter de la richesse de ses parents, autant le faire avec panache. La voix de son meilleur ami lui arrache un sourire tandis qu'il se tourne vers celui-ci, détaillant son visage quelques secondes.  « Salut, Adrian ! Je suis content de te voir. Et ça va plutôt bien, même si j'ai passé une semaine éprouvante. Le week-end arrive à point nommé. Tout va bien de ton côté ? » Le psychologue enlace amicalement l'autre homme avant de s'emparer à nouveau de sa coupe pour trinquer avec lui. « A cette fin de semaine ! » Alaric éclate de rire et avale une gorgée de champagne, qui pétille aussitôt dans sa gorge asséchée. « Tu comptes faire quoi de ton temps libre ? Un petit week-end romantique à l'horizon ? » Quand on a la chance d'habiter à l'extérieur de l'institut, les moyens de s'amuser sont beaucoup plus nombreux. Alaric n'est pas confiné à l'école, évidemment, mais c'est un luxe de loger au cœur même de l'action. New-York, la ville qui ne dort jamais.

Adrian & Alaric

A drink or two with a friend

Alaric est bien content de passer cette soirée avec son ami de toujours. Aujourd'hui, il ne pourrait pas imaginer un monde dans lequel il n'existe pas. Adrian l'a toujours aidé à relativiser et à calmer ses démons intérieurs. Et ce, même sans utiliser son pouvoir. Une véritable amitié qui n'est pas prête de s'arrêter. « J'sais pas, avec l'un des 5 millions de mecs qui vivent à New-York ? Et je te parle pas de prince charmant, t'y crois encore à ton âge ? » Alaric éclate de rire en sirotant une gorgée de champagne. Malgré ce qu'il vient de dire, lui-même y croit encore, d'autant plus depuis qu'il passe de plus en plus de temps avec le charmant Jackson. De là à dire qu'il est son prince charmant et qu'ils sont destinés à vivre ensemble dans le bonheur jusqu'à la fin des temps, il n'y a qu'un pas qu'il n'arrive pas à franchir. Il faut dire que c'est difficile de séduire une personne quand les imprévus s’enchaînent inlassablement.

« Week-end palpitant en perspective. Fais gaffe, tu vas finir vieux garçon. » Alaric adore taquiner Adrian. De tous ses amis, c'est probablement celui qui encaisse le plus de blagues de sa part. Ils se connaissent depuis tellement longtemps que le psychologue n'a plus aucune barrière ni filtre envers lui. « Oh d'ailleurs, elle va bien ? » Ça fait quelques temps qu'il n'a pas vu la sœur d'Adrian, qu'il apprécie beaucoup.

« Demain je passe la journée à appeler les jeunes du centre de redressement dans lequel je bosse de temps en temps. Histoire de voir si tout se passe bien pour eux. » Alaric a l'habitude d'utiliser son temps libre afin d'aider ces gamins sans repères qui n'ont personne à qui parler. Pour avoir vécu cette situation, il sait que ces jeunes ne peuvent pas s'en sortir sans se sentir un minimum écoutés. « Et dimanche y'a une exposition sur des œuvres d'arts peintes par des schizophrènes. C'est super intéressant de voir leurs pensées prendre vie. » Et sans jugements, en plus. Les gens commencent peu à peu à mieux accepter les maladies mentales. Alaric croise encore beaucoup de gens qui ne comprennent pas du tout ces troubles, mais les mentalités changent progressivement. Pour sa plus grande satisfaction.

Sa coupe terminée, Alaric en recommande une autre, ainsi qu'une bière pour son comparse de toujours. L'alcool commence à lui monter au cerveau, mais la sensation diffuse d'ébriété lui fait un bien fou. Ses préoccupations s'envolent définitivement. Il a assez confiance en Adrian pour savoir que s'il vrille, son ami sera là pour l'épauler. S'il n'est pas trop bourré lui non plus, évidemment. Du coin de l’œil, Alaric remarque un homme d'une trentaine d'année qui regarde fixement dans leur direction. « Ce mec ne te lâche pas des yeux. »