Ça allait faire deux mois que j'étais arrivée à l'Institut Xavier, et c'était la première fois que je sortais sans Thomas. Armée du fameux bâton blanc qui permet aux aveugles sapiens de sonder le sol devant eux, je me suis avancée, me fiant aux bruits autour de moi et à mes ondes qui m'indiquaient les obstacles plus précisément que le bâton.
J'avais repris les cours à l'Université de New York, avec des horaires aménagées pour me permettre de me reposer et de faire mes visites de contrôle à l'infirmerie de l'Institut Xavier. La peur était toujours là, présente, tapie au fond de moi comme un animal à fourrure et prête à se réveiller au moindre signe d’agressivité.
Aujourd'hui était un jour à marquer d'une pierre blanche : j'avais réussi à sortir seule pour aller en cours, sans être paralysée de terreur aux portes de l'Institut. Je marchais tout doucement dans la rue, au sortir de la faculté, sagement placée au centre du trottoir, quand un homme arriva en trombes derrière moi. Je l'entendis m'insulter, avant qu'il ne me pousse violemment sur le côté pour reprendre sa route.
A genoux au sol, je me suis mise à chercher mon bâton. Mes mains tremblaient, ma respiration s'était accélérée, j'étais au bord d'une crise de panique. J'ai lancé mes ondes devant moi, mais elles n'ont rien détecté à part le sol. Soit le bâton n'était pas assez épais pour qu'elles le détectent, soit il était trop loin.
Dans un cas comme dans l'autre, j'étais en mauvaise posture.
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