[RP LIBRE] Il paraît que maintenant, ce sera bon à la cantine | C'est ouvert, venez nombreux :D

Eddie épongea avec gentillesse le front de Jasper, ce qui était facile vu qu'il était perché sur son épaule.
- Relax, mon grand ! On a travaillé comme des bêtes, ils vont adorer !
Jasper s'adossa à la porte du réfectoire en soupirant, heureux d'avoir terminé, et étudia son œuvre. 

Bien évidemment, la première chose qui accrocha son regard fut le buffet. Il était tout simplement grandiose, Jasper et son équipe s'étaient surpassés. Les quantités de nourriture n'étaient pas astronomiques, compte tenu du nombre de résidents - Jasper s'était renseigné, car s'il tenait par-dessus tout à ce que personne ne reste sur sa faim, il n'aimait pas le gaspillage - mais la disposition, la variété et la créativité de présentation des hors d'oeuvres leurs donnaient l'air d'un véritable festin, et la quantité de nourriture semblait considérable au premier coup d'oeil. Il s'était renseigné sur les allergies éventuelles et avait prévu une table spéciale à l'extrémité du buffet, un peu à l'écart, pour éviter toute contamination croisée.

La salle était décorée dans une esthétique champêtre. Après en avoir obtenu la permission, il n'était amusé à refaire la peinture avec Lily-Anna, une véritable artiste en herbe. Il avait fait les fonds, au rouleau, et elle les détails. Le sol était peint de vert, les murs arboraient une fresque évoquant des collines, qui se poursuivaient en un ciel bleu au plafond. Les tables ornées de nappes rouges à carreaux blancs et de fleurs complétaient cet effet de pique-nique.

L'une des chaises n'était pas alignées avec les autres. Il se concentra, mais anima malencontreusement celle d'à côté. Ça marcherait aussi.
- Excusez-moi l'interpella-t-il. - Auriez-vous la gentillesse de déplacer votre voisine ?
- C'est un voisin ! s'offusqua la chaise en s'éxecutant malgré tout.
Ah, pardon. Ce n'était pas facile à dire, en même temps. Il lui rendit son immobilité dès qu'elle eut terminé.

Derrière le buffet était peint un panneau, sur lequel on pouvait lire Notre chez-nous. Jasper avait besoin de donner un nom à sa cuisine, à son espace de travail, à sa salle de restauration, et celui-ci lui avait semblé approprié. Après tout, à ce qu'il savait, tous les résidents avaient, comme lui, élu domicile à l'Institut.

Il voulut féliciter sa petite soeur pour son œuvre, mais se souvint qu'elle ne viendrait pas ce soir. Elle avait à nouveau l'une de ces migraines qui ne la laissaient jamais tranquille, et elle avait besoin de se reposer, mais avait insisté pour qu'il ne manque pas la soirée d'ouverture.

Il prit une profonde inspiration. La dernière fois qu'il avait fait quelque chose de similaire, Stella était à ses côtés. C'était d'ailleurs elle qui avait géré le discours, ce jour-là.

Son visage s'assombrit en songeant qu'elle ne serait plus jamais à ses côtés. Il se rappelait encore le regard qu'elle lui avait lancé en lançant une assiette juste à côté de son visage, alors qu'il essayait de faire ses bagages. Monstre. Voilà comment elle l'avait qualifié.

- Relax, Jazz. Je suis avec toi !
Il pose un regard désolé sur son meilleur ami.
- Désolé, Eddie. Tu ne peux pas rester. Je ne suis pas prêt...
Une simple pensée suffit à rendre à Eddie son état de gant inerte. C'était souvent beaucoup plus facile dans ce sens-là, et il s'en sortait particulièrement bien avec Eddie.

Il rangea le gant dans la poche de son tablier noir - qui lui avait été offert par sa petite sœur. Il rajusta sa toque et, avec un grand sourire, il ouvrit en grand la porte à double battant.
- Bienvenue à tous ! Entrez, servez-vous, je vous en prie !

Il se présenterait tout à l'heure, lors du discours qui l'angoissait déjà, bien que son sourire ne laisse rien paraître. En attendant, il donnerait bien entendu son nom à tous ceux qui viendraient lui parler, et il espérait que sa cuisine allait leur plaire. Il avait beau être un chef cuisinier réputé dans le milieu (parmi les connaisseurs du moins), il n'en était pas moins nerveux comme un collégien à son premier jour d'école.

J'avais entendu dire qu'un nouveau chef cuisinier avait élu domicile à l'Institut. J'avais vraiment hâte de voir ce dont il était capable. Enfin, voir, façon de parler bien sûr, plutôt goûter.

Les doigts posés délicatement sur le mur, pour me guider, je me suis dirigée vers la cuisine. Le nouveau chef avait organisé une espèce de buffet d'inauguration, et j'adorais l'idée. Je me suis donc rendue avec joie à son invitation.

J'attendais avec quelques autres résidents que les doubles portes s'ouvrent, ce qui arriva finalement. Le nouveau chef s'exclama :

Bienvenue à tous ! Entrez, servez-vous, je vous en prie !

Je suis entrée à la suite des autres, gardant les doigts sur un mur. Je ne pouvais pas apprécier le décor, mais les exclamations ravies des autres me donna une bonne indication sur la beauté de la salle.

J'activais mes ondes, qui m'indiquèrent où aller pour trouver le buffet, et me planta devant, indécise. Mes ondes n'étaient pas assez précises pour m'indiquer en détail chacun des hors d’œuvres posés sur la table, aussi avais-je peur de faire une bêtise du style planter le doigt dans un petit-four ou faire tomber un plateau ...

Jasper avait ouvert à l’heure annoncée, très précisément, mais bien sûr les gens arrivèrent au compte-goutte, ils n’étaient donc pas tous massés derrière la porte à attendre. D’autres convives arriveraient encore au cours de la soirée, il en était certain – qui pouvait résister à un bon repas ?

Il n’y eut donc que quelques personnes qui entrèrent dans le réfectoire à l’heure annoncée, un petit groupe plongé dans une conversation animée, qui le salua rapidement, s’extasia sur la décoration, puis se dirigea sans hésitation vers le buffet, et une jeune fille blonde très jolie, un peu plus jeune que lui.

Celle-ci sembla beaucoup plus hésitante, il la vit chercher autour d’elle un instant, se diriger vers le buffet, et hésiter à nouveau. Sans hésiter, il se dirigea vers elle avec un grand sourire. Il était beaucoup plus facile pour lui de faire la conversation à une seule personne que de se lancer dans un discours.

- Bonjour, je m’appelle Jasper. se présenta-t-il avec un grand sourire, en lui tendant la main pour la serrer. Tout va bien ? Je peux vous aider ?
Si jamais elle hésitait pour des raisons d’allergies, il se ferait un plaisir de la diriger vers la table qu’il avait préparé après avoir obtenu les information correspondantes. Si elle n’osait pas goûter sans trop savoir ce qui était quoi, il la renseignerait également avec joie.

Tout en l’accueillant, il garda un œil sur la porte, prêt à accueillir également les nouveaux arrivants.

Spoiler:

J'ai faim. C'est uniquement à cause de la faim que je suis sortie de ma chambre, ou je me terrais depuis quelques jours. J'ai entendu mes compagnes de chambre parler d'un événement, concernant un nouveau chef cuisinier, et j'ai décidé d'y aller.  

Quand je suis entrée dans la salle, il y avait déjà du monde. Je me suis faufilée jusqu'à une table regorgeant de choses a manger. J'ai commencé à me servir, enfournant les petits fours les uns après les autres. Miam.

Si on mange comme ca tous les jours, je vais l'apprécier ce cuisinier.

Jasper finit par apprendre ce qui posait problème à la jeune femme blonde qu’il avait saluée, et Eddie se fit un plaisir de se porter volontaire pour la guider tout au long de la soirée. Eddie Legant était un parfait gentleman, et Jasper savait que, s’il adorait la cuisine, il aurait parfois rêvé d’être l’un de ces élégants gants de cuir portés par certains hommes de standing - même s’il ne l’aurait jamais avoué.

Jasper, lui, avait des goûts plus simples. Il aimait la cuisine et la convivialité, et sa famille bien sûr, et une vie centrée autour de ses trois aspects lui convenait parfaitement - même si Marc ne rendait pas les choses faciles…

Au fur et à mesure, il salua les convives qui arrivaient, en veillant à réussir à avoir un mot avec chacun. Puis à un moment, il aperçut une jeune femme au buffet, de dos, qu’il n’était pas encore allée voir, il en était certain. De loin, elle avait l’air étrangement familière. Il se dirigea donc vers elle, et la salua.
- Bonjour ! Est-ce que tout se passe bien ?
C’est lorsqu’elle se retourna que la réalisation le frappa. C’était avec Mark qu’il l’avait vue - la jeune femme semblait partager la passion du cadet Walters pour la destruction et les actes radicalisés. Il n’avait pas eu de nouvelles de son frère depuis des mois, mais peut-être qu’elle, si. Cependant, il ne pouvait pas lui demander comme ça. Il n’était même pas sûr qu’elle l’aie vu, ce jour-là. Mark, en tout cas, ne l’avait pas vu, sinon, il en aurait entendu parler.

Avec un temps de retard, il lui tendit la main.
- Jasper. Je suis le nouveau cuisinier. se présenta-t-il, encore troublé par cette rencontre.
En vérité, il n’aurait pas dû être surpris. Contrairement à lui, Mark fréquentait de nombreux mutants. Il était donc probable de croiser des gens qu’il connaissait dans le plus grand lieu de rassemblement mutant de la ville.

Je finis mes étirements dans la salle d’entrainement, et je remonte dans ma chambre pour prendre une douche et me changer. C’est rare, d’avoir une chambre pour soi quand on est élève à l’Institut, mais c’est mon cas. Avant la disparition d’Eliott, j’avais pris l’habitude de dormir avec elle, dans sa chambre, presque toutes les nuits. Après sa disparition, j’y ai trouvé refuge, et pendant longtemps, j’en ai été indélogeable. Finalement, ils ont abandonné - au moins, si j’étais seule, je ne risquais de blesser personne.
Maintenant, je serais très certainement capable de donner le change, de m’intégrer dans une chambre avec d’autre filles. Mais je savoure ma tranquillité, et cet espace me donne l’impression d’être encore un peu liée à elle. La question de ma chambre n’est jamais revenue sur le tapis, et ce n’est certainement pas moi qui vais la soulever.

J’enfile simplement un jean et un t-shirt bleu, et je laisse mes cheveux lâchés à la place de la queue de cheval que j’avais à l’entrainement. Les fioritures pour les fêtes, ce n’est pas vraiment mon truc. Et puis, ce n’est même pas une fête, en fait. C’est… un pot ? Je ne sais pas trop, en fait.
Mais en tout cas, il y aura à manger. Et ça, ça tombe bien, parce que j’ai a dalle ! A chaque fois que je travaille mon pouvoir, que j’essaie de m’entrainer à maitriser ces tentacules qui me terrifiaient dans mon enfance, j’ai l’impression d’avoir faim pour deux ! D’une certaine manière, c’est peut-être le cas.

Je dévale les marches quatre à quatre, et je rentre dans le réfectoire. Et là, je m’arrête sur le seuil. Je me suis trompée de porte, là, ou… ? Un parc, dans le réfectoire ? Je suis pas en train de rêver, si ? Je sais quand je rêve, maintenant. Je ne me trompe jamais. Pas depuis des années.
Dans le doute, je vérifie. Je sors mon carnet, dans plus jeter un regard au monde qui m’entoure. Des lignes et des lignes s’accumulent au long des pages. Une seule phrase, droite, régulière, identique. Dans un rêve, tu ne peux ni lire, ni écrire. Je prends quand même mon crayon, et je griffone la phrase. Absolument identique aux autres.

Avec un soupir soulagé, je regarde à nouveau autour de moi. Qu’est-ce que c’est que ce truc ? On se croirait vraiment dans un parc. Le sol est tout vert, les murs ressemblent à des collines, le plafond est bleu, et les tables ont de petites nappes à carreaux - que j’aurais vraiment envie de trouver kitsch, mais franchement, elles sont juste jolies - avec de petits vases de fleurs. Les détails sont vraiment impressionnants. Je sais pas qui est le peintre, mais il est doué, y a pas à dire. Mais… si c’est juste pour le buffet, c’est classe, mais peut-être un peu gros pour une seule soirée quand même. Par contre, si c’est pour tout le temps… Enfin, bon, changer le réfectoire en espace de pique-nique, c’est un concept, je dis ça, je dis rien !

Sur un panneau, l’inscription “Notre chez-nous” me donne l’impression qu’effectivement, c’est la nouvelle déco du réfectoire, et qu’on va devoir s’y habituer. Joli, mais… original, je trouve. Et ce nom, “notre chez nous”, me tire un rictus et un léger ricanement que je ne peux pas retenir. Un chez-nous, c’est un foyer. C’est l’endroit où on est avec sa famille. Ici, on est une bande d’étrangers balancés ensemble par la force des choses, et c’est pas des nappes à carreaux et de la nourriture de réfectoire un peu moins pourrie qu’ailleurs qui vont changer ça !

N’empêche que moi, j’ai la dalle, et j’empile une montagne de nourriture sur une petite assiette en carton. Je goûte un petit four au passage, et je ferme les yeux. Mais c’est trop boooonnn ça en fait ! J’aurais pas cru. C’était pas top, avant. Enfin, il parait que c’était pas la pire cantine au monde. Mais moi, avant l’Institut, c’est ma mère qui me préparait tous mes repas… Alors forcément, à côté, c’était pourri. Mais ça, je pourrais m’y habituer.

J’empile encore quelques verrines sur mon assiette, et j’enfourne un deuxième petit four en me servant un verre de jus de fruit. Je me retourne, et je bouscule quelqu’un. Je me crispe immédiatement, jamais à l’aise au contact d’autrui - j’aime trop ma bulle pour ça. Je tiens assez bien l’assiette pour que ma nourriture reste à sa place, mais mon verre m’échappe. Dans un réflexe que je n’aurais pas cru possible il y a ne serait-ce que deux ans, un tentacule lisse et plus noir que la nuit fuse et rattrappe mon verre, avant que quoi que ce soit ne le rattrappe. La sensation est toujours aussi étrange - à la fois plus proche de manipuler une corde étrangère qu’un membre qui m’appartiendrait vraiment, et en même temps, je sens le froid du verre contre la membrane sombre. Je le reprends en main, et je m’excuse en reculant légèrement, récupérant mon espace, avant de lever la tête vers la personne.
- Pardon, j’ai pas fait gaffe.

Toi, oui, toi !:

J’ai pas prévu de faire la grosse fête, ce soir - pas après l’entrainement d’aujourd’hui. Azur m’a poussée jusque dans mes derniers retranchements, mais je n’en attends pas moins de lui. C’est grâce à lui, et à Alexa, que la gamine pathétique qui fuyait le monstre en pleurant a laissé la place à une jeune fille capable de le dompter. Mais après l’entrainement, je suis toujours HS. Et une bonne douche bien chaude, ça fait retomber l’adrénaline direct ! Alors ce soir, je veux dévaliser le buffet, me barrer aussi sec dans ma chambre, manger et me coucher. Je taperais la discussion un autre soir.

En tout cas, ça, c’était le plan. Mais en me retournant pour m’éloigner du buffet, je ne fais pas gaffe et je bouscule quelqu’un… Je m’excuse avant même de la regarder. C’est une fille aux cheveux sombres, aux yeux maquillés de noir. Elle aussi porte “un jean et un haut”, mais elle, elle est bien sapée - et en talons, en plus. Moi, j’ai remis mes baskets. Je suis toujours en baskets, quelles que soit l’occasion.

Elle me dit que ce n’est pas grave. Je suis pas sûre que j’aime trop qu’on m’appelle “blondie” - ça me rappelle trop “gamine” et “petite”, des sobriquets contre lesquels je me suis battue pendant des années - mais je ne dis rien.
De toute manière, elle regarde déjà plus loin. Vers mon verre, étroitement enserré dans un tentacule à la couleur irréelle, dont pas une seule goutte ne s’est renversée.

Bien sûr, elle ne manque pas de relever. Les tentacules, ça attire toujours l’attention. A une époque - quand ils fusaient dans tous les sens de manière incontrôlable - ça faisait peur aux gens. Enfin, pas à Eliott, ni à Alexa, ni à Azur - qui a d’ailleurs un jour, lors d’une crise, copié mon pouvoir afin de les immobiliser un à un avec les siens. Mais les enfants de mon âge, ils me trouvaient flippante. Mais un seul tentacule, au repos, ça ne fait pas peur. Alors, ça suscite plutôt la curiosité.

Sympa, je sais pas…
Tu me fends le coeur… résonne une voix dans ma tête, mais je l’intime au silence. Le monstre vient de mes rêves, et il n’a rien à faire dans mon espace mental d’éveil - sauf si je l’y invite. Je force le tentacule à se résorber - malgré la voix qui proteste avec véhémence -, reprends le verre en main au passage, et souris à mon interlocutrice, l’air de rien.
- Pratique, oui, c’est vrai. je réponds.

A une époque, je parlais le moins possible, j’évitais les gens - sauf les quelques uns qui avaient su gagner ma confiance. Aujourd’hui, je ne me rapproche de personne, et pourtant, je socialise très facilement avec les gens.
Je lui indique un petit four sur mon assiette.
- Il faut ab-so-lu-ment que tu goûtes ces trucs au saumon, c’est une tuerie ! je recommande, changeant de sujet au passage, d’une manière sans doute moins subtile que je ne l’espère.
- Au fait, moi c’est Grace !